Rétrospective de l'édition 2006 |
En attendant 2009, petit retour en arrière sur l’édition 2006 …
En queue de peloton, Didier Lemoine ferme la marche. Il a en effet cassé son safran dès les premières heures de course et a bien du mal à se dégager des côtes africaines. Un coup dur pour ce solide parisien qui ne se décourage pourtant pas et décide de poursuivre sa route.
Puis l’océan dévoile sa véritable nature en piégeant les skippers dans le fort contre courant dit « équatorial » qui, entre les longitudes 33 et 47 ouest, est la cause de bien des déboires et pourrait même être à l’origine, selon les routeurs, du chavirage surprise d’Emmanuel Coindre.
Pour tous les autres rameurs, l’épreuve du contre-courant ne fait que commencer. Romain Vergé, qui a pris la tête de la course après le chavirage d’Emmanuel, plonge plein sud en direction du Brésil. Sur les cartes, ce choix tactique radical fait naître bien des interrogations mais sur l’eau, il se révèle comme étant la seule option payante. Une route qui fait des émules : Christophe Henry, Jean Pierre Lasalarié, Jacques Djeddi et Didier Lemoine profitent en effet de cette lumineuse démonstration pour éviter le piège dans lequel sont empêtrés les « nordistes ». Philippe Soetaert n’a pas la même chance car, blessé au dos lors d’une mauvaise chute dans son cockpit, il abandonne après plusieurs jours de souffrances et demande l’assistance du Columbus, le bateau qui accompagne la course. Quant à Jo Le Guen, il n’a plus de radio et doit se débrouiller avec les moyens du bord. Mais le gabier à quelques milles au compteur et son instinct le fait piquer droit au sud. Sans routeur ni contact avec la terre, il ne peut éviter les pièges de la côte brésilienne et peine à remonter vers Cayenne. À bout d’arguments, il doit lui aussi accepter la remorque du navire d’assistance.
En effet, les hauts fonds conjugués aux courants génèrent une houle très formée. S’ajoute au phénomène un vent d’est souvent soutenu à cette époque de l’année et qui rabat les canots vers les côtes. Tous les ingrédients du piège à rameurs sont donc ici réunis et, pour les premiers arrivants, la remontée vers Cayenne s’annonce particulièrement difficile.... Toujours aux avant-postes, Romain Vergé sert une fois de plus de cobaye. En approche des côtes amazoniennes, il frôle le plateau continental, ne dort plus, rame jusqu’à l’épuisement et rejoint au courage la ligne d’arrivée. Il avoue s’être fait vraiment mal, mais sa prouesse physique lui offre la place de vainqueur de cette première édition de Rames Guyane.
À plus de 150 milles derrière le vainqueur, Jean Pierre Lasalarié et Christophe Henry évitent le piège des contre-courants et déboulent par le sud. Quelques jours plus tard, Sophie Macé et Christophe Henry s’affrontent en un ultime coude à coude au terme de 2600 milles parcourus à la force des bras. En terminant respectivement quatrième et cinquième, ils s’adjugent les deux dernières place du classement général de la course. Tous ceux qui arrivent derrière connaissent en effet la même mésaventure que Lasalarié et terminent soit à proximité immédiate de la ligne comme Jean Pierre Lacroix, soit embarqués sur les hauts fonds des côtes brésiliennes comme le malheureux Djeddi qui chavire à 75 milles de la Guyane, soit un peu plus loin du but comme le courageux Lemoine qui, privé de gouvernail depuis le Sénégal, rejoint les côtes guyanaises après 59 jours de mer.
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Dernière mise à jour : ( 06-09-2007 ) |