J + 51 SAID SE BAT POUR FRANCHIR LA LIGNE D’ARRIVEE

Saïd Ben Amar, 14ème et dernier des rescapés de la Bouvet Guyane, éprouve des difficultés à se rapprocher de la ligne d’arrivée encore distante de quelques dizaines de milles en début d’après-midi. Le rameur marocain évolue dans une zone très peu ventée et se fait déporter vers le NW par le courant violent de Guyane. Il lui faut faire cap quasiment au sud quand il est aux avirons pour compenser l’effet du courant. Les rameurs qui ont ajusté leur route vers Cayenne se régalent habituellement de leurs deux derniers jours en mer car ils progressent à vive allure sur le fond, plus vite qu’ils n’ont jamais été depuis le départ de Dakar. Pour le skipper de Le Championnet, la terre promise prend des allures de cauchemar et sa fin de course ressemble à un chemin de croix. Il lui faut impérativement appuyer de toutes ses forces sur ses avirons pendant les heures à venir pour espérer franchir la ligne d’arrivée, même dans sa partie la plus nord quitte à écoper d’une pénalité comme le veut le règlement. Sinon, le courant va l’emmener au-delà et c’est à la remorque d’un bateau à moteur et donc hors course que l’infortuné Saïd Ben Amar achèvera son périple. Cruel destin pour ce jeune homme qui se bat bec et ongle depuis 51 jours contre les flots, la douleur et l’épuisement physique avec pour unique ambition d’aller au terme de son aventure.

Benjamin Bailly, le routeur de Saïd Ben Amar, joint ce matin : « Saïd est désemparé car dès qu’il cesse de ramer, le courant le dépale au NW. Et quand il rame, il lui faut suivre un cap aux environs du 210° pour espérer faire de l’ouest sur le fond. Et faire cap au sud n’est pas simple avec la houle.  Cette nuit son cap s’est provisoirement amélioré pour se détériorer de nouveau. Désormais, il n’y a plus d’autre issue pour lui que de ramer afin de se recaler sur la route de l’arrivée. Il est fatigué après 51 jours de navigation et c’est très difficile pour lui. Tous ses proches lui témoignent leurs soutiens et leurs encouragements ». Ces dernières heures en mer –  Saïd devrait franchir la verticale de Cayenne – en fin de soirée en heure locale, s’apparentent à une vraie galère dont il se serait volontiers passé.



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