Brèves de pont

J+46… Message du large de Patrick Fabre alias Riboulding, routeur de Phillipe Malapert et 2 fois concurrent dans la Rames Guyane en 2006 et en 2009 … «  Philippe a passé avec succès son diplôme de Mac Gyver de l'Atlantique : son safran est à nouveau en place depuis quelques minutes mais il a perdu la 9ème place qu'il avait prise à Catherine Barroy dans la nuit ».

Rendons à César ce qui est à César : ceux qui ont eu les meilleures idées pour le safran de Philippe, sont le célèbre jean-François Tardiveau concurrent dans la 2006 et le non moins célèbre Guyanais Jean-Pierre Lacroix, concurrent en 2006 et en 2009. Un ami de Malapert Jean-Pierre Maillart moins connu des rameurs à lui aussi contribué avec une idée géniale. Et Phil a eu en ligne Mathieu Martin. Ils font partie du même club maintenant avec l’Ardéchois Olivier Montiel. Diplôme de Mac Gyver niveau 1.

L’Analyse de Mathieu Morverand

Les fichiers météo GRIB  annoncent sur la zone des rameurs du nord un peu de pluie et sans doute quelques grains pour les jours à venir avec un vent qui se maintiendrait au moins jusqu’à samedi dans le secteur Est Nord Est rarement au-delà de 15 nœuds. Pour l’heure, selon leurs positions respectives, les skippers profitent de quelques éclaircies pour apprécier ce paysage chaque jour renouvelé. Perdu au milieu de l’océan, sous l’immense voûte céleste, Gérard Marie s’amuse à se faire complice des Rois Mages sous la constellation d’Orion, savourant ces instants de pure contemplation que lui offre son voyage. Malgré tous les mauvais coups que lui assène l’océan, il parvient quand même à s’y plaire et à garder le moral, réfléchissant sur lui-même et sur le sens des choses, relayant ses difficultés au registre des tracasseries bénignes. Cette expérience semble devenir une forme d’ascèse qui lui permet de contrôler ses émotions et ses craintes et de les relativiser dans le cours de son existence. Isolé au cœur de l’océan, si loin des côtes et de ses proches, cette philosophie est remarquable et force l’admiration.

730 milles plus à l’ouest, de l’autre côté de la flottille, Jean-Pierre continue de caracoler en tête suivi de plus en plus près par ses poursuivants parmi lesquels Salomé qui affiche depuis quelques jours de remarquables vitesses (60 milles lors des dernières 24 h) comme si elle désirait plus que tout à présent retrouver la terre ferme. Bien que vigilante et attentive aux évolutions des uns et des autres, elle ne voit aucun des autres rameurs qui évoluent pourtant à quelques milles seulement autour d’elle. Cette situation lui confère un curieux sentiment, bien loin de l’esprit de course qu’elle put connaître lors d’autres compétitions en suivant un adversaire à vélo dans sa roue ou à pied dans sa foulée. A défaut d’adversaires visibles, c’est finalement contre elle-même qu’elle relève chaque jour un nouveau challenge, celui de parcourir le maximum de milles et de se réjouir chaque soir en reposant les avirons du chemin parcouru.  Non loin de là, Laurent connaît bien les craintes qui portent sur le sort du petit peloton où il figure en bonne place, mais pour autant, il ne s’en inquiète pas lui-même, préférant penser que tout ira bien et qu’il franchira la ligne dans une quinzaine de jours tout au plus.

Dans son sillage, un des skippers connaît lui une sérieuse avarie. Après quelques errements de son pilote qu’il ne parvenait pas à expliquer, Philippe Malapert a en effet découvert que le problème venait de son safran complètement sorti de son axe. Il s’est alors mis à l’eau dans une mer formée pour tenter de le remettre en place, mais en vain. Sur les conseils de son équipe à terre, il prépare actuellement une réparation de fortune tout en essayant de conserver son allure à la dérive ainsi qu’une route qui lui permette d’éviter la zone de turbulences. Il semble y parvenir plutôt bien et s’en réjouit.

L’Analyse de Mathieu Morverand

Depuis quelques jours, la situation de Didier Torre et de Patrice Maciel tout au sud de la flottille inquiétait grand nombre d’observateurs soucieux de les voir tournoyer dans une zone problématique, face à un mur de courants contraires et coincés dans une convergence entre vents de nord-est et vents de sud-est. Dès le départ, Didier s’était engagé à la surprise de tous dans cette aventure incroyable à la quête du courant sud-équatorial. Sa stratégie consistait à attraper au plus vite ce flux favorable pour filer ensuite à toute vitesse vers la Guyane en contournant par le sud toute la zone de turbulences. Pour y parvenir, il fallait plonger au cœur de la Zone Intertropicale de Convergence, la fameuse « ZIC » ou « Pot au noir » et son cortège de conditions aléatoires, de grains et de vents indécis. Rapidement, notre marin breton fut confronté à une baisse d’allure en raison de vents instables et de moins en moins forts. Par ailleurs, sous les latitudes où il évoluait désormais, les vents ne soufflaient plus du secteur nord-est mais de plus en plus souvent du secteur sud-est, autrement dit aux trois quarts de face. Il dut alors entreprendre une longue navigation vers l’ouest à la seule force des bras sans l’aide ni des vents ni de la mer afin de rejoindre une zone à partir de laquelle il espérait pouvoir reprendre sa route. Il fut alors rejoint par Patrice Maciel qui suit désormais le même objectif aux portes du grand Sud. Immobilisés depuis quelques jours au-dessus du 5ème parallèle près du 30ème méridien, il semble néanmoins depuis une trentaine d’heures qu’ils aient tous deux retrouvé des conditions qui leur permettent de repartir enfin vers le sud. Ils nourrissent l’espoir de profiter rapidement d’un fort courant pour être transportés en plein cœur du flux sud-équatorial. La configuration actuelle pourrait être compatible avec cet objectif.

C’est évidemment tout ce que nous leur souhaitons car ils méritent vraiment que leurs efforts titanesques soient récompensés par la concrétisation de leur projet. Les voir enfin emportés par ce fameux courant tant convoité comblerait de joie tous ceux qui les observent inquiets de les voir malmenés si près de l’objectif. La réussite de leur audacieuse entreprise constituerait une première dans l’histoire de l’épreuve et ouvrirait la porte d’une nouvelle route à la rame entre l’Afrique et la Guyane, celle du grand Sud. Gageons que les jours à venir continuent de leur être favorables.

Au nord, la bataille se poursuit aux avant-postes, on file à toute vitesse vers l’arrivée précédée de cette inquiétante zone de turbulences. Que va-t-il se passer à son contact ? Nul ne le sait et le suspense reste entier. Si la situation n’évolue pas et si Jean-Pierre Lasalarié sur son bateau Cogit conserve son cap et sa vitesse actuels, il devrait l’atteindre avant la fin de semaine aux alentours du 46ème méridien W par 6° Nord. Pour l’heure, il rame tout ce qu’il peut pour freiner les ardeurs de ses deux poursuivants immédiats stimulés par une vraie bagarre entre eux. Antonio de la Rosa s’était momentanément emparé de la seconde place, mais Harry Culas ne s’est pas laissé faire et lui a repris il y deux jours au prix de longues heures d’efforts athlétiques à l’aviron. Derrière, les écarts se maintiennent et on flirte de plus en plus fréquemment avec les 3 nœuds. Un peu plus loin, le second groupe n’est pas en reste et maintient désormais des moyennes de plus de 30 milles parcourus en 24 heures malgré une mer croisée et des vents moins porteurs.

Dans ce contexte, sous réserve que ces zones de turbulences ne réservent pas un mauvais tour à nos rameurs, il se pourrait que les prévisions énoncées par Pierre Verdu se confirment, ce qui nous mènerait à un franchissement de la ligne d’arrivée par le premier entre le 11 et le 12 décembre prochain, soit dans une dizaine de jours. Le vainqueur mettrait alors 54 jours pour rallier Dakar à la Guyane, autrement dit plus que le dernier concurrent de l’édition 2012. Cela confirme bien que le seul maître du temps dans ce type d’aventure reste l’océan. Au terme d’une folle traversée qui aura marqué tant les rameurs que ceux qui les suivent, la Guyane s’apprête d’ores et déjà à accueillir chaleureusement tous ces forçats de l’aviron.

l'Analyse de rémy Landier

Seul à bord depuis si longtemps, l’esprit saisi par l’étreinte de cet univers tout aussi angoissant que fascinant, des repères simples auxquels s’accrocher deviennent indispensables pour tenir et trouver chaque matin la force de repartir aux avirons pour de longues journées exposées aux embruns et aux affres du Large. Ainsi, Rémy Landier a vécu ce matin un pur moment de réjouissance simplement en retournant la carte sur laquelle il consigne méthodiquement sa progression depuis le départ. Jusqu’alors, il évoluait sur la face de l’Afrique et du Cap Vert. Mais il est arrivé au pli et a dû retourner son précieux document pour maintenant écrire du côté des Amériques et de la Guyane. Il voyait sa trace du côté du départ, il la voit maintenant du côté de l’arrivée, il a tourné la carte du bon côté. Ce simple geste peut paraître désuet pour qui ne perçoit pas le caractère profondément bouleversant de ce type d’expérience, mais dans la situation de ces marins, après plus de 40 jours de mer, la force des symboles se trouve décuplée.

Le sens des vents et l’orientation des courants constituent aussi des éléments auxquels les skippers sont devenus très sensibles, comme jamais sans doute ils auraient pu l’imaginer avant de prendre le Large. L’équipe des nordistes, à l’image de Harry Culas, affiche un moral à la mesure des bonnes conditions avec lesquelles ils semblent avoir renouer, enregistrant de remarquables vitesses, presque provocantes pour leurs collègues à l’Est et au Sud encore aux prises avec cette mer instable et ces vents indécis. A ce jour, huit skippers, soit la moitié de la flottille, ont franchi la ligne marquant la moitié du parcours et se trouvent à moins de 1000 milles de l’arrivée. La lecture des données recueillies et compilées chaque jour par Pierre Verdu permet d’affiner  les estimations de date d’arrivée. Si celles-ci se précisent pour les rameurs en tête, il plane une incertitude de plus en plus pesante quant à l’influence que pourront avoir ces courants contraires sur la trajectoire des bateaux. A la vitesse des rameurs, un courant pouvant atteindre deux nœuds ou plus aura forcément un impact sur les derniers jours de course. La configuration actuelle est très différente de celle de l’édition 2012 et se caractérise par la superposition de deux courants antagonistes et tournoyant l’un vers l’autre. Si le courant le plus proche de la côte reste favorable à la route des rameurs, celui plus au large leur est contraire. Toute la difficulté à présent est de déterminer le cap idéal pour viser le meilleur point d’impact de cette zone avec l’espoir de la traverser au plus vite sans faire un détour trop important. Une route trop au nord, pour éviter le plus longtemps possible cette zone, comporte le risque de ne plus pouvoir ensuite descendre suffisamment au sud et en conséquence de dépasser la ligne d’arrivée et les îles du Salut par le Large sans aucune possibilité d’y revenir à l’aviron.

Toute la flottille semble désormais bien consciente de cette configuration. A l’arrière, Catherine, Patrice, Olivier et tous les autres attendent fébrilement de savoir ce qui va se passer lorsque les premiers bateaux atteindront cette zone marquée d’incertitudes. Ils sont certes en arrière, avancent un peu moins vite mais ont cette chance de voir ceux qui les précèdent expérimenter avant eux ce passage délicat.

Il est des marins que l’on félicite en raison de leur performance et de leur maîtrise technique, il en est d’autres que l’on admire tant leur détermination et leur simplicité forcent le respect. Chapeau Gérard Marie pour la démonstration de courage que tu nous offres chaque jour. En mer depuis la première heure, tu es allé puiser au plus profond de tes ressources les forces nécessaires pour faire face à ces conditions résolument hostiles. Tu espérais fêter tes 67 bougies à terre en Guyane, mais l’océan en a décidé autrement, c’est avec lui seul que tu partages ce moment à bord de ton petit bateau jaune perdu dans l’immensité. Peut-être cet échange intime l’amènera-t-il  vers un peu plus de compassion à ton égard pour qu’enfin, les éléments deviennent complices et décident de te porter toi aussi vers les Amériques. Si la solitude anime ton quotidien, saches que chaque jour qui passe voit grossir le nombre de personnes émues par le combat exemplaire que tu mènes sans jamais renoncer.

 Aujourd’hui confronté à un courant qui remonte vers le nord-est, Gérard devrait retrouver en début de semaine prochaine des conditions meilleures qui lui permettraient de poursuivre sa progression vers l’ouest dans le sillage des autres rameurs. Le groupe qui le précède, sur une latitude un peu plus au nord se trouve en proie depuis hier à une mer croisée qui a sensiblement ralenti son allure globale mais il semblerait que les ouvreurs de cette petite équipe aient retrouvé dans l’après-midi une meilleure allure. Les vents oscillent sur leur zone  dans un secteur allant du 050° (NE) au 075° (ENE) entre 12 et 17 nœuds, plus faibles au Sud qu’au Nord. Cette configuration devrait théoriquement les pousser vers l’Ouest, ou en tout cas vers l’WSW, mais les courants de surface sont très changeants comme en atteste la carte en pièce jointe et rendent fréquemment la mer croisée. Il est rare en effet que les rameurs bénéficient d’une houle parfaitement accordée au vent. Lors de sa rencontre avec le Léon 2, Olivier Montiel. se montrait euphorique car il disposait justement à ce moment-là de cette configuration idéale. Après 42 jours de traversée, les rameurs préfèrent de loin une mer formée, voire même agitée, sous un ciel couvert plutôt qu’un clapot désordonné sans vent sous un soleil de plomb.

A l’avant de la flottille, Jean-Pierre Lasalarié garde le cap le long de l’orthodromie et attend fébrilement le signal de ses routeurs pour obliquer vers le sud. Il redoute le contact avec ces courants turbulents qui se précisent au-devant de son étrave. Sa stratégie comme celle de tous les rameurs de la route du nord semble être de contourner cette excroissance défavorable du puissant courant sud-équatorial pour ensuite la traverser perpendiculairement à sa base dans sa partie la plus étroite et enfin rejoindre les faveurs du flux tant convoité. Sous un régime de vents bien établis, cette manœuvre délicate pourrait s’envisager de manière à peu près sereine exceptée la houle qui sera musclée, mais dans le cas contraire, le bateau pourrait être à la merci des courants et emporté dans une mauvaise direction ne permettant plus de conserver le cap de la ligne d’arrivée. A une douzaine de jours de l’arrivée estimée, l’angle de la ligne depuis sa position actuelle reste encore très étroit et la visée délicate. Ces courants ne vont pas vraiment simplifier la tâche et Jean-Pierre sait bien qu’il sera observé de très près par ses poursuivants qui pourront adapter leurs stratégies en fonction de sa route. C’est le lourd tribut du leader dans une pareille épreuve. Cela ne l’empêche pas fréquemment de saluer avec fair-play ses adversaires et notamment Salomé Castillo qui, avec Catherine Barroy, montrent de fort belle manière que cette aventure exceptionnelle se conjugue aussi au féminin. Toutes deux n’ont rien lâché et ne doivent à personne les milles qu’elles ont été chercher un à un avec ardeur et abnégation. Comme pour tous les autres rameurs désormais, il leur tarde de retrouver la terre ferme et leurs proches dont l’affection et le soutien les aident à surmonter leur solitude océanique.

A l’approche du 40ème méridien, les six rameurs en tête vont désormais entrer dans une phase d’approche du nouveau continent tandis qu’un peu plus à l’arrière, on continue de peaufiner ses réglages au mieux à l’image de Patrice (Mac Coy) et de Rémy Landier ou encore de Philippe Malapert qui excelle dans la connaissance fine et précise des comportements de son bateau, préférant « naviguer plutôt que ramer », un principe qui lui réussit plutôt bien. Non loin dans le sillage de ce groupe, Olivier Montiel et Mathieu Martin font route parallèle à bon rythme, profitant de la moindre opportunité pour accélérer sans trop perdre vers le sud. Au sud justement, deux rameurs ont tenté une route courageuse à la quête du courant sud-équatorial qui aurait pu les mener très rapidement vers la Guyane en contournant toute la zone perturbée. Mais les vents du sud et les facéties de la ZIC ont compromis cette audacieuse aventure et placent désormais Didier Torre et Patrice Maciel dans une situation difficile, face à des courants peu conciliants. Espérons que les conditions changent et leur deviennent enfin favorables.

Mathieu Morverand

A l’aube ce matin, le téléphone se mit à sonner. Au bout du fil, de l’autre côté de l’océan, c’est Pierre Verdu qui nous appelait depuis la Guyane, sous des trombes d’eau comme nous autres au sud de la France et comme les marins il y a quelques jours. Pierre était tout euphorique, heureux comme si il était lui-même à bord, comme en 2012, partageant à fond comme nous tous l’aventure des marins. Il faut dire qu’à la lecture des données de son tableau de progression, il y a avait de quoi se réjouir : 73,3 milles parcourus en 24 h pour Antonio de la Rosa qui a repris la seconde place aujourd’hui et 6 autres marins au-delà des 60 milles. Du jamais vu depuis le départ ! Avec de telles performances, on aurait pu se dire qu’enfin, les rameurs surfaient maintenant sur la bonne veine. On aurait pu aussi s’emballer et annoncer des dates d’arrivée plus tôt que prévu, mais en fin marin qu’il est, Pierre a rapidement modéré notre enthousiasme, préférant attendre les 24 heures suivantes pour mesurer le caractère pérenne ou non de cette remarquable progression.  Il n’eut pas tout à fait tort de se montrer ainsi prudent.

Sans que le phénomène soit aussi fort que celui provoqué par la remontée de la ZIC il y a trois jours, les coureurs positionnés au cœur de la flottille (entre Catherine Barroy et Olivier Montiel.) ont effectivement connu un nouveau coup de frein aujourd’hui qui a douché leurs espoirs de trouver la côte plus vite. Si ce ralentissement a particulièrement affecté ce groupe du milieu de course au nord de la zone, les rameurs aux avant-postes ont également vu leur moyenne légèrement diminuer surtout au nord. Il semble en revanche qu’un peu plus au sud, Antonio et Olivier qui sont sur la même ligne rencontrent des conditions un peu plus favorables et maintiennent leur vitesse élevée. Il n’y a qu’un degré de latitude qui sépare leurs positions et pourtant, il se pourrait bien que ces deux groupes ne rencontrent pas tout à fait les mêmes conditions. Quelles que soient les raisons qui expliquent cette différence, les marins n’ont pas d’autres choix que d’accepter cette configuration du plan d’eau, la course est ainsi avec des options qui s’avèrent parfois payantes et d’autres qui sont plus délicates. Les jours s’enchaînent et ne se ressemblent résolument pas dans ce long voyage.

Mais l’océan sait aussi réjouir ceux qui prennent le temps de l’observer et de le respecter. Ainsi, Olivier Bernard. qui préférait il y a quelques jours relâcher les dorades qu’il attrapait plutôt que de les tuer pour en consommer si peu, a été grandement récompensé alors qu’il nettoyait sa coque par la visite extraordinaire d’un requin baleine aux allures tranquilles et débonnaires. Avec le courage qui s’impose à l’occasion d’une telle rencontre, il a réussi à faire une vidéo et à la remettre au bateau d’assistance qui passait par là afin de nous la faire partager aujourd’hui : https://www.youtube.com/watch?v=CJJNmkl1KIg&feature=em-upload_owner

Cette anecdote incroyable montre bien que cette traversée ne se résume pas  qu’à une simple et longue addition de milles, c’est aussi des rencontres et des émotions d’une rare intensité que seule cette présence solitaire au Large peut permettre. C’est aussi sans doute un peu pour cela que l’on s’engage dans de tels périples dont le sens et la finalité peuvent parfois laisser perplexes un certain nombre d’observateurs. Si cela était possible, on aimerait vivre que ces moments de grâce et être épargné de tout le reste, mais cela est impossible, cette aventure constitue un ensemble duquel on ne peut soustraire aucune composante. Pour vivre de telles rencontres, avec la sensibilité à fleur de peau d’un marin solitaire, il faut accepter le voyage tel qu’il est, avec ses joies et ses peines.

Après 6 semaines de mer, les rameurs font désormais corps avec le milieu, le roulis des vagues n’a jamais cessé depuis qu’ils ont quitté la côte et le bateau est quasiment devenu une continuité corporelle. Dans ce contexte, la perception des éléments est complètement différente de celle que l’on peut avoir à terre. On ne lutte plus contre l’océan, on cherche au contraire à être le plus harmonieux possible avec lui en essayant de suivre ses mouvements, en optimisant ses réglages et en maniant les avirons de la manière la plus opportune à la recherche d’un équilibre parfait. Richard l’explique très bien,  il sait désormais comment préserver ses ressources physiques et trouver la stabilité indispensable à la mise en place d’un bon rythme à l’aviron. Il a compris qu’il ne sert à rien de partir dans une vaine bataille contre la mer et qu’il est essentiel de se fondre aux mouvements de la houle. Avec ses repères, il a appris à en mesurer précisément l’amplitude. Debout, du haut de ses 1.80 m à bord de son cockpit lui-même à 20 cm au-dessus de la surface de l’eau, il comprend que si les vagues font disparaître l’horizon lorsqu’il se trouve dans le creux, alors la houle dépasse 2 mètres de hauteur, ce qui fut souvent le cas ces jours derniers. Tous ces repères, propres à chacun, participent à l’apprentissage de cette vie étonnante d’un rameur du grand Large.

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