01 Novembre 2014
Olivier Ducap - Anniversaire: Hier, c'était l'anniversaire de Numa, le second de mes fils qui vient de fêter ses 11 ans. Numa est un très vieux prénom béarnais, région à laquelle je suis très attaché, peut-être encore plus depuis que je vis en Guyane. Pour marquer l'évènement, je me suis offert un petit apéritif puis je l'ai appelé au téléphone pour lui souhaiter plein de belles choses tout au long de sa douzième année. c'est incroyable le plaisir...et le besoin...que l'on a de communiquer avec ses proches quand on en est éloigné. Et puis, mes 2 fils (l'autre se nomme Mathis) sont si fiers de leur père qu'ils attendent avec impatience les appels du large. Nos conversations sont émouvantes et particulièrement importantes pour moi tellement elles me redonnent le moral......quand il m'arrive de le perdre !
Richard Perret - Dorade: Je ne suis pas pêcheur. A Dakar, j'ai donc demandé à Pascal Vaudé, vainqueur de la précédente édition de Rames Guyane et grand pêcheur devant l'éternel, de me préparer quelques lignes et de m'expliquer comment on s'en sert. Hier, première sortie du matériel: plusieurs dorades me narguent autour du bateau. Je suis les consignes de Pascal et jette mon fil à l'eau. Quelques minutes plus tard, le moulinet siffle et la ligne se tend. D'un bond, j'attrape la canne et commence à tourner: ça tire fort et j'ai peur de casser. Puis la canne se détend d'un coup. Raté !! La daurade a filé sans demander son reste. Franchement, ça créé des sensations fortes ce truc là !!. j'ai bien l'intention de recommencer....rien que pour entendre une nouvelle fois le chant du moulinet.
Patrice Charlet - Clapets: Comme tout le monde, j'ai installé des clapets anti-retour qui empêchent l'eau de mer d'envahir mon cockpit en remontant par les trous de vidange. Manque de chance, j'ai pas vu assez costaud. Ils se sont tous les deux arrachés et mon cockpit est plein d'eau. C'est particulièrement désagréable d'avoir les pieds trempés en permanence et je me transforme en une sorte de batracien à qui il va pousser des nageoires. En plus, et j'ai mis du temps à m'en rendre compte, mes ballasts de cockpit sont pleins à ras bord car les trappes du fond ne sont pas étanches. Hier, après avoir vidé mes 300 litres d'eau de mer, mon bateau et moi nous sentions très légers.
Didier Torre - Dictaphone: J'avais décidé d'écrire un journal de bord assez détaillé mais, quand je pose mes avirons, je n'ai pas forcément envie de me mettre à l'écriture et mon livre de bord est toujours désespérément vierge. Heureusement, j'ai remarqué une fonction "dictaphone" sur mon téléphone et, depuis plusieurs jours, j'enregistre mes divagations spirituelles ou les évènements de mon quotidien. J'ai en effet l'intention d'éditer un petit livret d'une cinquantaine de pages pour raconter mon voyage à mes partenaires et aux enfants des écoles de Rédéné (commune du Finistère), un peu comme l'a fait avant moi Alain Pinguet qui a publié un formidable petit bouquin sur sa traversée à bord de Lilo dans Rames Guyane 1012.
Patrice Maciel - Nostalgie: La pratique de l'aviron a ceci de particulier que, quand on rame, tout le corps se met en mouvement mais l'esprit vagabonde. En cette période de Toussaint et de fête des morts, je ne peux donc m'empêcher de penser au cimetière de mon village où nous nous retrouvons tous les ans à la même époque pour décorer les tombes de nos proches et allumer des centaines de petites bougies pour leur rendre hommage. Finalement, ce genre de voyage en solitude ouvre l'esprit à d'étonnantes introspections auxquelles les terriens n'ont pas forcément accès. Je me considère donc comme un véritable privilégié.