l'Analyse de la course par Mathieu Morverand

En Afrique, les skippers nourrissaient l’espoir de surfer dans le sillage de leurs prédécesseurs de l’édition 2012. Pourquoi ne pas y croire en effet ? Les vents au large s’annonçaient des plus propices et la zone tourmentée qui sévissait déjà devant le delta de l’Amazone avait largement le temps de s’évanouir et de laisser place à un franc et puissant courant sud-équatorial favorable. Alimentées par l’optimisme de circonstance avant un tel départ, ces paroles réconfortaient tant les rameurs que leurs proches venus à Dakar les encourager. Dans cette ambiance, nul besoin de surcharger le bateau, autant le rendre léger en optimisant les masses embarquées et notamment la nourriture.

Au-delà même de cette question de la période, dont seuls les « experts » prétendent qu’elle n’était pas idéale – un peu comme la saison des pluies de l’an passé au cours de laquelle il n’est finalement tombé aucune goutte -  force nous est de reconnaître que l’océan ne cessera jamais de nous surprendre en modifiant sensiblement nos projets en son sein et en défiant toutes nos prévisions même les plus analytiques. Et à ceux qui pensent que cette situation n’altère que des bateaux du type de ceux de nos rameurs, rappelez-vous de la Route du Rhum 2002 qui fut marquée par l'abandon de 15 multicoques de 60 pieds à quelques encablures du départ en raison d’un fort coup de vent sur l’Iroise ou encore de l’édition 1998 de la Sydney-Hobart qui fut endeuillée par la disparition de six marins avec seulement 44 des 115 concurrents qui réussirent à regagner la Tasmanie. L’histoire maritime et plus spécifiquement celle des courses au Large quelle que soit l’embarcation choisie ne comptent plus les récits qui démontrent combien la mer demeure par nature imprévisible. Ce sont finalement les plus novices de la flottille qui, par méfiance à l’égard d’un élément qu’ils ne connaissaient pas bien, ont embarqué suffisamment de vivres pour parer à toute éventualité. Bien leur en a pris.

Cette échéance que la plupart ne pensaient jamais atteindre, celle de la rupture de vivres et de la pénurie à bord a fini par arriver, à un peu plus de 300 milles de la ligne d’arrivée. Ils espéraient boucler l’aventure en 40 jours, avaient embarqué 60 jours d’autonomie mais voilà qu’il ont atteint cette limite au-delà de laquelle l’aventure bascule vite dans la survie. C’est le cas de Harry qui, affaibli par plusieurs jours de rationnement, a fini bien malgré lui à prendre la décision difficile de déclencher son cerf-volant pour s’extraire de l’emprise d’un courant défavorable. Comble de malchance, le cerf-volant lui échappait peu de temps après. Il a alors sollicité une assistance pour un ravitaillement afin de pouvoir terminer malgré tout sa traversée à la rame, une nouvelle preuve de courage et de volonté. Les vents d’Est et de Nord Est semblent enfin revenus sur zone, ce qui l’autorise pour l’instant lui et ses compagnons d’infortune à reprendre la route de la Guyane. Espérons que ce souffle nouveau soit enfin celui des îles du Salut et de la terre retrouvée.

Dans la veine de l’option Sud, Olivier Bernard et Catherine Barroy profitent eux aussi de l’arrivée de ces bonnes conditions pour progresser vers le courant sud-équatorial aux côtés de Philippe Malapert. Visité hier par un grand marlin de plus de 3 mètres sous son bateau, Olivier Bernard continue de vivre à fond l’expérience du Large. Il sait que cette traversée peut être difficile sur le plan moral et que cette solitude cumulée à un environnement hostile piègent les skippers dans des sentiments exacerbés et de violents coups de cafard. Catherine parvient elle à trouver la force de relativiser et de se relâcher un peu pour se rapprocher des côtes qu’il lui tarde maintenant d’atteindre au plus vite.

Derrière, pas très loin, Matthieu Martin connaît à présent la route par cœur à travers la pétole et les grains : « un rond-point, un tapis roulant et bientôt du Rhum », voilà son programme, court mais finalement assez clair. Son optimisme et sa bonne humeur en toutes circonstances font de ses vacations de purs moments de bonheur.

Au-delà du 7ème parallèle, les trois mousquetaires du Nord, Rémy Landier, Patrice (Mac Coy) et Olivier Montiel continuent leur progression vers le maelström souvent à plus de 3 nœuds sur une mer agitée. Rémy nous parle d’un véritable « shaker » qui le secoue dans tous les sens.  A l’image de la ZIC, son moral connaît des creux et des bosses mais il tient le coup et a fini par se faire à son bateau et à cet univers immensément humide. Il espère l’arrivée proche même si il redoute le contact avec ce courant traversier qui a causé tant de difficultés aux rameurs qui l’y ont précédé.



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