Brèves de pont
08 Décembre 2014
L’Analyse de la course par Mathieu Morverand
Dans ce type de traversée, plusieurs signes traduisent de manière assez agréable le rapprochement des côtes. Il y a quelques jours, ce fut Rémy Landier qui nous indiquait avoir retourné sa carte après que son relevé quotidien l’ait mené jusqu’au pli et qu’il voyait à présent le côté de la Guyane, celui de l’arrivée. Aujourd’hui, c’est Patrice Charlet, alias Mac Coy à bord de la Rebelle, le bateau de J-Pierre Habold, qui nous révèle capter de mieux en mieux sur son petit récepteur multi-bandes les ondes des radios brésiliennes, ce qui constitue la preuve concrète du raccourcissement lent mais inéluctable de la distance qui le sépare encore de la civilisation. Il ne connaît pas la Guyane et a hâte de la découvrir. Comme les autres, il lui tarde à présent de couper la ligne d’autant plus que les vivres à bord commencent sérieusement à s’amenuiser. Richard Perret, de son côté, en a même dressé l’inventaire pour être sûr qu’il pourrait terminer en autonomie. Après un mois et demie « sur la brèche », il s’octroie un peu de repos pour reprendre des forces et affronter cette approche de l’arrivée qui s’annonce musclée pour qui ne veut pas adopter le cap des Antilles plutôt que celui des îles du Salut. Dans ce moment de relative quiétude, il a eu la visite surprise de tout un banc de globicéphales, ce grand dauphin noir sans rostre à tête carrée pouvant atteindre 5 à 6 mètres pour un poids de 2 à 3 tonnes. Curieux par nature, l’animal s’est approché de son bateau pendant un bon moment, lui offrant des instants magiques.
A l’inverse de Richard qui a choisi de rester sur la route Nord, Olivier Ducap lui s’est engagé voilà trois jours dans l’option de contournement de l’énorme maelström qui barre la route des rameurs et dont le diamètre dépasse 450 milles. Après avoir observé une route au Sud-Sud-Est en raison de l’influence de ce courant, il semble maintenant que son cap commence à s’infléchir en suivant le mouvement horaire de ce flux circulaire. Il espère très bientôt pouvoir repartir vers l’ouest et ainsi profiter au maximum des faveurs du courant sud-équatorial. Il reste convaincu que cette option va lui permettre d’éviter les dangers des courants traversiers de la route du Nord et pourquoi pas de devancer l’actuelle tête de course. Tout reste possible en effet mais cette option représente un grand détour et une plus longue distance à parcourir.
Dans le Sud, le moral est remonté en flèche pour Didier Torre, à l’image des superbes performances réalisées ces derniers jours. Il souhaiterait encore descendre un peu dans le sud afin de saisir le cœur du courant sud-équatorial et filer vers l’ouest mais une nouvelle onde de la ZIC avec des vents de Sud-Est contrarie ses plans depuis quelques heures. La frontière entre vents du Nord et vents du Sud semble se stabiliser autour du 3ème parallèle Nord aux alentours du 40ème méridien Ouest. Cela lui permettra-t-il de descendre ? Devant lui, Patrice Maciel est lui aussi satisfait même si il ressent la fatigue des efforts consentis des jours durant pour arriver jusque-là.
Plus d'articles...
- Nouvelles du large… P. Malapert répare son safran et devient le nouveau Mac Gyver de l'Atlantique
- Info du 03/12/2014 – J+46… Sous la constellation d’Orion
- Info du 02/11/2014 – J+45… Aux portes du grand Sud
- info du 01/12/2014 - J+44... Tourner la carte du bon côté...
- Info du 30/11/2014 – J+43… 67 bougies seul au milieu de l’océan
- Info du 29/11/2014 – J+42… Des jours qui s’enchaînent et qui ne se ressemblent pas
- info du 28/11/2014 - J+41... Le temps qui se perd et qui s’éternise
- info du 27/11/2014 - J+40... Au cœur de la zone humide
- Info du 26/11/2014 – J+39… Les Nordistes allongent la foulée, les sudistes subissent
- Nouvelles du large, O.Montiel au téléphone avec France Bleu Drôme Ardèche